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Qu’est-ce qu’un OWNVOICE et pourquoi c’est important ?

Hello la blogo, aujourd’hui on se retrouve pour parler de l’importance des OWNVOICES dans le monde livresque. Je ne connaissais pas ce terme il y a encore quelques mois mais au fond de moi, je savais que c’est ce genre de livre que je voulais/veux lire. Pourquoi ? Et bien je vais vous expliquer tout ça, mais d’abord, d’où vient se terme ?

Le mouvement #OwnVoices est né d’un hashtag, lancé par Corinne Duyvis Elle a lancée le hashtag avec la littérature pour enfants, mais il a vite été élargi par ses utilisateurs pour inclure toute la littérature ou l’édition.

 

  • Alors, que signifie OWNVOICES ?

Ownvoice signifie en français : nos voix/propres voix

  • Qu’est-ce que ça veut dire ?

Et bien, ça signifie que vous écrivez un livre avec des personnages qui comme vous, font partie de minorités, de groupe marginalisé. Vous êtes une personne CONCERNÉS.ÉES par le sujet. 

Ainsi : Si votre/vos personnages sont (Inséré un personnage racisé) alors vous faite partie de ce groupe ethnique. Si vos personnages font partie de la communauté lgbtq+ alors vous en faite partie aussi, si votre personnage est gros, en situation d’handicap, alors vous aussi.

  • Pourquoi ces livres sont importants ?

J’ai parlé de l’importance de la DIVERSITÉ/REPRÉSENTATION dans cet article. De ce que ça fait aux personnes concernés de se sentir représenté tout comme ce que ça cause de ne jamais se voir. Et bien la diversité et la représentation dans les livres ne se fait pas qu’à travers les livres. Ça se passe aussi par les auteurs derrières ces livres. C’est aussi important qu’il y ait de la diversité à ce niveau et je vais d’ailleurs y revenir.

La diversité dans les livres est donc importante mais il y a une différence entre un non concerné qui nous inclut dans son livre et un concerné. Pourquoi ?

 

1 : Des personnages stéréotypés et des informations faussés :

Il y a toujours un risque de mal représenter un personnage quand on n’est pas concerné par son histoire, sa culture et son vécu. Je reprends mon exemple : J’ai inclus des personnages indiens dans mes histoires et j’ai fais beaucoup de recherches sur Internet, mais elles n’étaient pas bonne et c’est une concerné, donc une indienne, qui m’a prévenue. Je me suis de suite corrigé. La conclusion est que j’ai voulu bien faire, j’ai fais mes recherches mais google n’est pas toujours notre ami et je ne connais rien de la culture indienne. Je n’ai pas volontaire écrit de fausse information mais c’est arrivé. Je n’ai pas voulu manquer de respect à cette communauté mais dans un sens, c’est arrivé. 

Toutefois, je tiens à dire qu’à l’aide de sensitivity reader, un auteur non concerné peut bien écrire/décrire son personnage. (Pour en savoir plus sur les sentivity reader, c’est : Ici). C’est ce que j’ai donc fait par la suite, j’ai demandé à des concernés directement. 

 

2 : Privilèges et discriminations :

Ce n’est un secret pour personne désormais, il y a une certaines catégories de personnes qui sont privilégiés dans le monde de l’édition (que ce soit les auteurs ou les équipes dans le monde de l’édition). Beaucoup d’études démontrent que la grande majorité des personnes dans ce milieu sont : blanc, hétéro et cis, valide.

Ainsi, quand un auteur non concernés écrit sur un personnage marginalisés, il prend la place d’un concerné qui a écrit sur son histoire. Je répète une fois de plus que ce n’est pas de la faute de l’auteur mais du monde de l’édition. C’est comme ça. Toutefois, les auteurs doivent aussi se rendre compte de ce privilège et du fait qu’en effet, l’édition les font passer avant et il y a risque d’invisibiliser les auteurs faisant partie de minorités.

Ainsi, ces auteurs faisant partie de minorités ce sont vus refuser leurs livres et les éditeurs ont été clair :

Un livre avec un personnage noir ne se vendra pas, le fait que le personnage soit lesbienne n’apporte rien à l’histoire….

Et pour ceux qui en douteraient, je vous met ici l’article de l’auteur de Charlie et la chocolaterie qui explique que Charlie devait être noir a la base mais que son agent lui a dit que le livre ne se vendra pas : Ici

Les auteurs racisés ont dû se battre pour se faire publier et quand c’est fait, dans la plupart des cas : Les livres écrit par des non concernés sont : mieux payés, mieux mis en avant, reçoivent félicitations et éloges.

Je vous invite à suivre l’histoire derrière le # publishing paid me qui a révélé que les auteurs noirs.es (et racisés) ne recevaient pas de soutien de la part des éditeurs comparé aux auteurs blancs. On a donc pu constater une IMPORTANTE différence de salaire et de promotion

Ces chiffres aussi nous démontrent le manque d’inclusion des minorités dans le monde de l’édition dans toutes ses sphères (auteurs, employés des maison d’éditions, partenaires…) 

Bien sûr, cette étude a été réalisé aux États Unis et en France, les statistiques ethnique ne sont pas autorisées donc les ME Françaises n’en n’ont pas publiés. On peut tout de même constater en regardant le catalogue de leurs équipes éditoriales et des auteurs que la majorité (ou le plus souvent la totalité) des personnes sont blanches.

Les lecteurs non concernés ont aussi tendance à se tourner, à écouter et à lire des livres écrit par des non concernés sur la propre histoire des concernés et ce, parce que les livres des concernés ne sont :

  •  Pas publiés
  •  Pas mis en avant

Je vous renvoie a cet article de Delphine : Quand l’édition française aime l’Asie mais seulement quand elle ne vient pas des auteurices asiatiques (jeunesse & young adult)

 

3 : Parce que les concernés.ées sont les MIEUX placés pour écrire sur leurs histoires.

Même lorsque les représentations de divers personnages par des auteurs non concernés sont faites avec respect, ce ne sera jamais la même chose qu’un ownvoices. Pourquoi ? Tout simplement parce que les ownvoices sont écrit par des auteurs qui PARTAGE/ONT l’identité du personnage. L’auteur a vécu cette histoire et fait part de son expérience. Ainsi, il retranscrit tout simplement ce qu’il a vécu et toutes ces émotions sont authentique.

Aussi, le lecteur concerné va comprendre, ressentir cette histoire parce que c’est aussi la sienne, ils partagent aussi ces émotions.

Attention : Bien sûr, je ne dis PAS que les auteurs ne devraient pas écrire en dehors de leurs propres expériences, histoires. Bien au CONTRAIRE.

Je constate que beaucoup pensent que nous ne voulons pas qu’ils écrivent sur nous. C’est FAUX. Comme je le dis, nous, personne faisant partie de minorités existons dans la vie réelle et les livre sont inspiré de cette réalité alors nous inclure n’est même pas de la diversité mais juste quelque chose de NORMAL. À l’aide de sensitivity reader et avec beaucoup de respect, vous pouvez écrire.

Nous n’existons pas qu’à travers nos luttes. Ainsi, je vais clairement privilégier un ownvoice si le plot twist est : Une personnage noir qui vit des discriminations et du racisme.

Exemple : Le livre comme un million de papillons noires de Laura Nsafou. Beaucoup de petites filles noires sont passées par cette étape de rejet de leurs cheveux afro et ce livre ecrit par cette autrice, noire, m’a fait énormément de bien. Parce que J’AI vécu ça et qu’elle AUSSI et qu’elle a su retranscrire toutes ces émotions à la perfection

Ce qu’un auteur non noir n’aurait sans doute pas pu faire. Parce que ce sont des expériences difficiles par lesquels NOUS passons. Les personnages étaient donc vrai, authentique, à nos images.

Ainsi, J’appuie juste sur le fait qu’un OWNVOICES est important car le lecteur se sentira représenté et COMPRIS car l’auteur fait partie de sa communauté, partage des expériences avec lui. Est mieux placé pour raconter tout ça.

Mais si vous êtes un auteur.rices non noir.es et que vous écrivez une romance feel good sans jamais traiter de telles problématique (que vous ne maitrisez pas donc), quand bien même, je recommande fortement un sensitivity reader car on ne sait jamais, alors ce livre sera fortement appréciés.

Les concernés vous demandent de leurs laisser la parole concernant leurs luttes car ils sont les MIEUX placés pour en parler.

Ils constatent aussi que bien souvent :

  •  Les racisés ne sont inclus qu’à travers ces luttes
  • C’est mal écrit (stéréotype, fausses informations) 
  • Vous écrivez à travers nos points de vues et c’est prendre une fois de plus notre place. 

En tant que personne blanche, cis, hétéro et valide, il est important que vous preniez conscience de vos privilèges dans cette société. Un éditeur préférera vous donner la parole sur un sujet qui aurait pu être traité par un concerné. Il est donc fortement possible que le livre soit mal traité et que les lecteurs lisent donc des informations faussés, ce qui ne serait pas arrivé s’ils avaient lu la parole de personne habilité à en parler.

Certains se sentent légitime à écrire sur les luttes des autres, luttes qu’ils ne connaissent pas, ne vivent pas et qu’ils provoquent justement en n’écoutant pas les personnes concernés, surtout quand on sait que beaucoup de concernés ont le syndrome de l’imposteur alors que ce sont leurs propres histoires.

En parlant du syndrome de l’imposteur, je m’adresse maintenant à vous, auteurs faisant partie de minorité.

Ne vous dépréciez pas. Je sais que beaucoup pensent qu’ils n’écrivent pas bien ou aussi bien que ceux qui se font publier mais c’est faux. Ne les laissez pas vous faire croire le contraire.

Nous savons bien maintenant que le problème vient des personnes qui ne vous publient pas car elles pensent encore que la diversité ne compte pas ou que nous ne méritons pas e nous faire publier car les lecteurs ne liront pas.

C’est faux.

Armez vous de courage, nous essayons petit à petit de changer les choses. Alors continuez à écrire, sortez vos brouillons de vos tiroirs et commencez à écrire !

Les lecteurs faisant partie de minorités ont BESOIN de vous mais ceux qui n’en font pas partie aussi ! Parce qu’ils pourront apprendre et mieux nous comprendre

 

Pour revenir a ce que je disais, il faut donc faire la différence entre raconter NOS vécus (que vous ne vivez pas, ne maîtrisez pas et qui ne vous concernent pas) et NOUS inclure dans vos histoires.

Ce n’est pas à vous d’écrire sur nos luttes. Ce n’est pas ce que nous demandons. Ce sont des choses grave que nous vivons aux quotidiens et ce n’est pas à vous d’en parler.

Une fois de plus, à ceux qui resteraient bloqué à ce que je viens de dire, je sais que vous ne faites pas partie de minorité et je vous pose cette simple question : Est-ce que vous savez que si vous écrivez sur nos luttes, c’est VOUS, qu’un ME décidera de publier ? Trouvez-vous cela… JUSTE ?

Vous pouvez tout simplement inclure des personnages faisant partie de minorité et les traiter comme vous l’auriez fait avec vos autres personnages. Parce que vouloir toujours nous représenter à travers ces luttes, pour nous, ça veut tout simplement dire que vous n’arrivez pas à nous imaginer sans ces luttes. Et si vous pensez comme ça, c’est très grave… et Malsain. 

Quoi ? Vous ne me croyez pas ?

Et pourtant, dernièrement, j’ai été interviewé par un magazine pour dénoncer le manque de diversité et quelqu’un m’à tweeter : Et the hate u give alors ?

Je crois que je n’ai pas besoin d’en dire plus… La réponse était non seulement déplacé mais en plus… certains ne peuvent citer QUE ce livre pour citer une personne noire. Il parle de racisme. En fait, elle a exactement souligné nos points. Certains ne sont pas capable de citer beaucoup de livre, de citer autre chose que des livres qui dénoncent nos luttes. 

Ainsi, vous pouvez écrire sur des personnages faisant partie de minorités comme vous le feriez avec vos personnages blancs. Juste avec des histoires que vous avez l’habitude de traiter car nous pouvons juste : tomber amoureux, avoir des pouvoirs magiques, aller sur la lune etc…

 

Limite des ownvoices :

1 : Il faut savoir qu’un livre peut être ownvoice mais qu’on ne le sache pas. Pourquoi ? Parce que l’auteur en question n’est pas OUT. Il peut faire partie de la communauté lgbtq+ mais ne l’a dit à personne. Il peut avoir un handicap invisible/neurodiversité et il ne l’a pas dit non plus. C’est pourquoi j’appuie sur le fait que oui, les livres ownvoices sont de plus en plus privilégiés mais que beaucoup de livres sont bien écrit et qu’ils peuvent l’être justement par un.e auteur.trice faisant partie de minorité

2 : Un auteur faisant partie de minorité n’est pas obligé d’écrire des ownvoices. Pour moi, c’est la même chose que le fait que certains écrivent que sur nous quand il s’agit de nos luttes. Un auteur noir.es n’est pas obligé d’écrire que sur des persos noirs ou des persos qui vivent du racisme. Il écrit sur ce dont il a envie. La seule chose que chacun devraient respecter est de faire appel à un sensitivity reader. 

Articles parlant de Ownvoices :

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6 commentaires sur “Qu’est-ce qu’un OWNVOICE et pourquoi c’est important ?

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